Migraines

Migraine: une pathologie de Feu

Dr Olivier STIEN décembre 2024

La migraine est une pathologie chronique qui touche 15% de la population mondiale, caractérisée par des crises récurrentes avec essentiellement d’intenses céphalées. On distingue deux principaux types de crises migraineuses : les crises de migraine sans aura et les crises de migraine avec aura, accompagnées ou précédées par des troubles neurologiques transitoires.  Les femmes sont 2 fois plus touchées que les hommes. Elle est due à une excitabilité neuronale anormale, liées à des facteurs génétiques complexes associés à des facteurs environnementaux socio-professionnels ou familiaux voire nutritionnels.

Les céphalées cervicogéniques (d’origine cervicale) peuvent mimer la migraine sans aura, la névralgie d’Arnold est la plus douloureuse.

En médecine chinoise, la migraine est une pathologie de FEU, alimentée principalement par l’inflammation digestive (intolérance au gluten) et/ou un déficit enzymatique de dégradation de l’histamine (6).

Les traitements conventionnels sont efficaces lors de la crise. Les traitements de fond par contre, à base de bêtabloquants ou anti-épileptiques peinent à soulager durablement. Nous verrons que la correction de l’origine nutritionnelle de ce FEU, alliée aux thérapeutiques alternatives, permet de revenir à un équilibre plus durable.

La migraine sans aura : une céphalée caractéristique

C’est une céphalée modérée à sévère qui dure de 4 à 72 heures, associée à des nausées, voire des vomissements, et/ou une hypersensibilité à la lumière et au bruit. La douleur a au moins deux des quatre caractéristiques : unilatérale, pulsatile, modérée à sévère imposant parfois l’alitement et aggravée par le mouvement. Le diagnostic de migraine ne peut être porté qu’après au moins 5 crises. Une topographie bilatérale est observée dans 30% des cas.

La migraine avec aura

Chez 20 à 30% des migraineux, la céphalée est précédée ou s’accompagne d’une aura, trouble neurologique transitoire entièrement réversible. Les auras typiques comportent des troubles visuelssensitifs, de la parole ou des troubles moteurs. Les troubles visuels sont les plus fréquents (90% des cas), avec la vision de points, de taches brillantes ou encore la présence de trous dans le champ de vision. Moins souvent, il peut s’agir, de fourmillements ou d’engourdissement d’une main ou de la face, ou encore de difficultés à s’exprimer. Le symptôme d’aura se développe progressivement sur 5 minutes ou plus et dure de 5 à 60 minutes, souvent unilatéral, suivi de la céphalée dans l’heure qui suit.

La migraine hémiplégique familiale est plus rare : elle associe déficit moteur avec troubles sensitifs, visuels ou du langage.

La migraine basilaire associe étourdissements, vertiges, troubles auditifs et visuels avec picotements suivis d’une céphalée derrière le ou des auras migraineuses sans céphalée.

La durée d’une crise est inférieure à six heures dans 50% des cas.  Elle dépasse 24 heures dans 15% des cas.

La fréquence des crises peut varier de quelques épisodes par an à plusieurs par mois.         1 à 2% de la population présente des migraines survenant plus de 15 jours par mois depuis au moins trois mois. On parle alors de migraine chronique. Entre chaque crise, la rémission des symptômes est totale. Cependant, des crises sévères peuvent être suivies de quelques jours de fatigue. Les crises fréquentes entraînent une consommation régulière de traitement de crise, qui peut être à l’origine d’un autre type de céphalées, lié à la surconsommation médicamenteuse. Les migraines débutent avant 40 ans dans 90% des cas. 20% des femmes sont concernées contre 10% pour les hommes. 5% des enfants souffrent de migraines avant la puberté. La douleur est frontale ou bilatérale et de plus courte durée, dépassant rarement plus d’une heure.

Les céphalées de tension ou « psychogènes » sont des « céphalées primaires », comme la migraine, sans cause lésionnelle sous-jacente et affectent entre 20 et 40% de la population.

Elles se caractérisent par une sensation d’étau au niveau des deux tempes ou à l’arrière du crâne, irradiant parfois sur toute la tête.  A la différence de la migraine, la céphalée est modérée, non pulsatile, sans aura, n’engendrant pas de sensibilité à la lumière, ni de troubles digestifs et insensible aux traitements classiques de la migraine.

Les facteurs psychologiques dominent avec surmenage, manque de sommeil, non reconnaissance au travail, manque d’énergie pour faire face aux agents stressants; d’où l’appellation de céphalées de tension nerveuse.  Dans ce contexte, le cortisol ( hormone de stress chronique) reste élevé dans journée alors qu’il devrait baisser naturellement si nos activités sont valorisantes et ressourçantes.

Les tensions musculaires cervicales, secondaires aux troubles posturaux, sont majorées par ce stress chronique et participent à la chronicité de la douleur. Ces tensions sont bien soulagées par l’ostéopathie et le QI GONG cervical.

Les antalgiques sont prescrits en première intention mais la correction du terrain est primordiale pour enrayer la chronicité. Les techniques de gestion du stress et des émotions (cohérence cardiaque, sophrologie, méditation, thérapie comportementale) sont incontournables pour améliorer cette gestion déficitaire des agents stressants.  Le Magnésium et l’Ashwagandha aident à mieux réguler le métabolisme du cortisol.

Le complexe de fleurs de BACH « situation de crise », améliore la gestion des émotions.

L’homéopathie a toute sa place avec l’association de ACTAEA RACEMOSA 7CH pour les tensions musculaires et d’IGNATIA AMARA 9CH pour calmer l’anxiété. 5 granules de chaque 4 à 5 fois /j .

TRAUMEEL, complexe homéopathique allemand du laboratoire HEEL, calme bien la douleur à raison d’un comprimé sous la langue 3 à 5 fois /j pdt 3 à 5j.

NERVOHEEL : 1 cp 2 à 3 fois /j pendant 1 à 2 mois améliore le terrain anxieux

Les produits HEEL sont disponibles en pharmacie Belge, Suisse ou Allemande ou sur le Web pour la France

Une prédisposition génétique

Le caractère héréditaire de la migraine est connu depuis le 19e siècle. Il semble plus important pour les migraines avec aura que pour les migraines sans aura.  Il n’y a pas de gène spécifique sauf pour la migraine hémiplégique familiale qui dépend d’un seul gène à transmission autosomique dominante. Une personne atteinte a donc 50% de risque de transmettre la mutation. Toutefois, la mutation ne donne pas obligatoirement des crises.

Une douzaine de gènes de susceptibilité à la migraine ont été identifiés depuis 2010, codant pour des protéines de la régulation des récepteurs NMDA, au sein de la synapse (lieu d’échange entre les neurones).

Plusieurs facteurs déclenchants : choc émotionnel, surmenage ou suite d’effort physique intense, dette ou excès de sommeil, variation hormonale (chute des taux d’œstrogènes à l’approche des règles), changement climatique (chaleur ou froid, vent violent), exposition sensorielle (lumière ou odeurs fortes), l’alimentation (hypoglycémie, repas gras, alcool ou intolérances alimentaires). Ces facteurs déclenchants varient d’une personne à l’autre et sont inconstants chez le même individu.

La migraine cataméniale due à la chute des oestrogènes lors des règles, touche 7% des migraineuses. De nombreuses études révèlent un taux bas de sérotonine entre les crises et un pic de sérotonine lors de la crise migraineuse (1). Le déficit en sérotonine majore les symptômes migraineux lors de cette chute des oestrogènes et s’accompagne de troubles de l’humeur caractéristiques allant de l’irritabilité au syndrome dépressif. Ce déficit est classiquement secondaire à un défaut d’apport de l’acide aminé précurseur : le tryptophane. La synthèse de sérotonine de fin d’après-midi, se situe à 85% au niveau de l’intestin d’où l’impact négatif d’une inflammation digestive chronique secondaire aux intolérances alimentaires et en particulier au gluten. (2)

(1) Deen M, Christensen CE, Hougaard A, Hansen HD, Knudsen GM, Ashina M. Serotonergic mechanisms in the migraine brain – a systematic review. Cephalalgia. 2017;37(3):251-64.

(2)  Peters, S. L., Biesiekierski, J. R., Yelland, G. W., Muir, J. G., Gibson, P. R. Randomised clinical trial: gluten may cause depression in subjects with non-coeliac gluten sensitivity – an exploratory clinical study. Aliment Pharmacol Ther 2014. Vol 39: 1104-1112. dx.doi.org/10.1111/apt.12730

Eliminer avant tout une Névralgie d’Arnold

Cette pathologie est à suspecter si la céphalée est unilatérale, sans aura, avec un point de départ cervical, soulagée par les anti-inflammatoires non stéroïdiens. La douleur est lancinante ou pulsatile partant de la base du crâne courant sur le cuir chevelu jusqu’à la tempe pour irradier derrière l’œil, avec sensation de brûlure ou de décharge électrique. Un engourdissement au niveau du cuir chevelu et du cou s’installe au cours de la crise. La sensibilité du cuir chevelu est exacerbée, la pression locale réveillant la douleur.

L’examen clinique révèle un point douloureux typique avec empâtement au niveau de la 2e cervicale, réveillant la douleur à la palpation profonde.

Cette névralgie est due à la compression ou irritation du nerf d’Arnold ou Grand Occipital, par des muscles tendus en compensation d’un trouble postural ou suite à un traumatisme physique ou émotionnel.

L’examen postural met en évidence soit une hypotonie de l’hémicorps concerné avec iliaque antérieure (bascule unilatérale du bassin en avant) conséquence d’un hallux valgus qu’il est impératif de compenser par le port d’une semelle proprioceptive ; soit un blocage de l’articulation sacro-iliaque du même côté à corriger par manœuvre ostéopathique.

Le contrôle de l’articulé dentaire est également impératif car cette névralgie peut être causée par un déficit occlusal suite à un soin dentaire mal équilibré ou un vide dentaire.

L’arthrose est un facteur favorisant comme pour toutes les céphalées cervicogéniques. Les anti-inflammatoires et myorelaxants soulagent mais ne sont pas dépourvus d’effets secondaires. L’infiltration de corticoïdes est rarement conseillée.

Le complexe homéopathique TRAUMEEL, du laboratoire allemand HEEL intervient sur le cycle de l’inflammation et facilite la réparation. 1 comprimé sous la langue 3 à 5 fois /j pendant 3 à 5 jours et en prévention dès qu’une tension musculaire s’installe. Ce traitement est disponible en pharmacie en Belgique, Suisse, Allemagne ou sur le web pour la France. L’homéopathie classique propose un protocole commun à toutes les névralgies : l’association de BRYONIA ALBA 15CH + KALMIA LATIFOLIA 15 CH + ACTAEA RACEMOSA 7CH. 5 granules de chaque 4 à 5 fois /j. Il peut être associé au TRAUMEEL .

Les exercices d’auto-agrandissement cervical permettent de renforcer la chaine musculaire et d’éviter la récidive. Ces étirements isométriques se font avec une serviette ou une bande non élastique. Au-dessus de la tête en inspirant et en grandissant le cou contre la résistance de la serviette tenue entre les mains puis sur le front en poussant à l’inspiration contre résistance et relâchement à l’expiration.  3e manœuvre à l’arrière du crâne : inspiration en poussant à l’arrière contre résistance. La tête ne doit pas bouger.

L’IRM fonctionnelle dévoile les mécanismes de la migraine (3)

La migraine est due à une excitabilité neuronale anormale. L’hypothalamus pourrait être un « générateur » des crises de migraine.

L’aura migraineuse est la conséquence d’un dysfonctionnement transitoire du cortex fait d’une vague lente de dépolarisation des neurones, de l’arrière du cerveau vers l’avant. On parle de « dépression corticale envahissante » (DCE). Il s’en suit une baisse transitoire de l’activité des neurones, avec une légère diminution du débit sanguin cérébral qui induit les  troubles neurologiques visuels, sensitifs, du langage ou une faiblesse motrice. La céphalée migraineuse est secondaire à la dilatation et l’inflammation des vaisseaux cérébraux, à la surface du cerveau par activation anormale du système trigéminovasculaire, qui innerve les vaisseaux méningés et provoque une stimulation nerveuse par la libération de des neuropeptides « messagers de la douleur » (CGRP). L’activation anormale de neurones dans le tronc cérébral et l’hypothalamus contribue au déclenchement, à l’amplification et/ou à la persistance du message douloureux.

(3) https://www.inserm.fr/dossier/migraine/

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