Dépression: les traitements classiques ne font pas l'unanimité...

Dr Olivier STIEN . Décembre 2022

 

Une revue systématique des preuves publiée en 2022 remet en cause la théorie du déficit de sérotonine à l’origine de la dépression.

Moncrieff, J., Cooper, RE, Stockmann, T. et al. La théorie de la sérotonine de la dépression : une revue systématique des preuves. Mol Psychiatrie (2022). https://doi.org/10.1038/s41380-022-01661-0

Les traitements qui font appel aux ISRS ( Inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine) peinent, selon cette revue de preuves, à prouver leur efficacité et leur spécificité dans le traitement des dépressions à déficit de sérotonine.

Ces traitements sont prescrits en première intention dès qu’une souffrance psychologique est formulée en consultation.

En quoi consistent les ISRS ?

Le lieu d’échange d’information et d’énergie entre les neurones s’appelle une synapse

Les neurotransmetteurs ( Dopamine, Sérotonine, Acéthylcholine, GABA, Noradrénaline et Adrénaline) sont synthétisés, stockés dans des réservoirs (boutons synaptiques) puis libérés dans la synapse par une impulsion électrique pour transmettre l’influx énergétique à un récepteur post-synaptique.

Ces synthèses de neurotransmetteurs font appel à des précurseurs, des réactions enzymatiques et des cofacteurs enzymatiques (nous en reparlerons plus loin).

A la suite de cet échange, la régulation se fait par un mécanisme de recapture (pour être reconditionné et stocké) et par une dégradation.

Les ISRS inhibent cette recapture et laissent ainsi la sérotonine plus longtemps au contact du récepteur post-synaptique.

Il existe également des inhibiteurs de recapture pour la Noradrénaline et la Sérotonine

Les inhibiteurs de la dégradation sont réservés à la Psychiatrie.

Ces traitements ne corrigent en rien l’origine du déficit, ce qui amènent le plus souvent à un échappement thérapeutique au bout de quelques mois. Mais ils ont le mérite d’être pour certains patients une béquille temporaire pour retrouver un peu d’énergie et accepter de travailler en thérapie sur les causes environnementales de la dépression.

Définition de la dépression

La dépression est par définition (INSERM 2022) associée à un dysfonctionnement social et à une souffrance personnelle majeurs, qui peut avoir des conséquences parfois lourdes en termes de fonctionnement social, de santé.

Pour cette discussion, nous excluons les formes graves à risque suicidaire qui imposent l’hospitalisation ainsi que les pathologies bipolaires. Nous abordons uniquement les formes les plus fréquentes vues en médecine générale qui peuvent concerner 15 à 20% de la population sur leur vie entière.

Le diagnostic est avant tout clinique, confirmé par des échelles d’évaluation ( Hamilton ou Montgomery-Asberg) :

  • Une humeur dépressive, le plus souvent caractérisée par une tristesse pathologique quasi-permanente et intense, une anxiété marquée et parfois une indifférence affective. Cette humeur dépressive est associée à une douleur morale profonde, une perte de l’estime de soi et un pessimisme majeur, parfois associé à des idées de culpabilité inappropriées.
  • Une perte de l’élan vital, c’est-à-dire une perte d’intérêt et du plaisir à l’égard des activités quotidiennes, même celles qui étaient habituellement plaisantes (anhédonie).
  • Un sentiment d’angoisse quasi-permanent, notamment au réveil, qui peut favoriser le passage à l’acte.
  • Un ralentissement psychomoteur, observable par une modification de la marche, de la voix, des gestes, de l’initiative et de la fluidité idéiques.
  • Une fatigue (asthénie), souvent plus marquée le matin.
  • Une perte d’appétit, souvent associée à une perte de poids.
  • Des troubles du sommeil, avec souvent une insomnie en deuxième partie de nuit et un réveil matinal précoce.
  • Des troubles de l’attention, de la concentration et de la mémoire chez la plupart des malades.

 

Une des difficultés dans le diagnostic de la dépression tient à la diversité de ses formes cliniques : la nature des symptômes prédominants varie en effet d’un patient à l’autre.

La chronobiologie de l’humeur révolutionne cette approche clinique (2),(5)  avec le dosage biologique des neurotransmetteurs principaux : Dopamine, Noradrénaline et Adrénaline, Sérotonine qui ont des horaires de synthèse au cours de la journée de veille. ( si travail de nuit, tenir compte des horaires de veille ).

Tous les symptômes décrits précédemment correspondent en fait à un déficit particulier, ce qui permet de mieux adapter le traitement.

DOPAMINE:  L’ADAPTATION, le STARTER de la journée. 7h-8h

Si déficit :

  • Fatigue matinale par sommeil non récupérateur,
  • Difficultés de mémorisation immédiate,
  • Baisse de motivation, difficultés d’élaboration des projets
  • Difficulté d’adaptation aux agents stressants environnementaux

 

Les réserves cérébrales étant quasi inexistantes, l’apport de cette tyrosine par le petit déjeuner est indispensable. Toutes les protéines animales, végétales ou laitières en contiennent. A défaut d’apport alimentaire, c’est le muscle qui fournira cette tyrosine indispensable au fonctionnement cérébral, par un processus automatique de destruction appelé « protéolyse » qui installe progressivement fatigue, crampes ou raideurs musculaires.

La Dopamine permet la fabrication de la Noradrénaline puis de l’Adrénaline vers 11h. Cela permet d’avoir confiance en soi et d’avoir de bonnes capacités d’apprentissage.

NORADRENALINE et ADRENALINE : L’ESTIME de SOI – LE PLAISIR - AMPLIFICATION de l’ACTION.   11h

Si déficit :

  • Difficultés d’apprentissage
  • Recherche de reconnaissance
  • Baise des désirs, de la libido, anhédonie
  • Souffrance morale

Sans tyrosine du matin, nous activons un autre mécanisme de survie* : les SURRENALES

Cette activation journalière des surrénales aboutit à l’épuisement surrénalien qui fait le lit du Burn-Out ou de l’Hypothyroïdie.

*Les mécanismes de survie sont détaillés dans le chapitre Médecine Chinoise

Le test urinaire des neurotransmetteurs permet d’identifier les carences en magnésium, oméga 3, Vitamines B et bien sûr en acides aminés précurseurs de dopamine (tyrosine) ou de sérotonine (tryptophane).

Le taux effondré d’adrénaline urinaire confirme l’épuisement surrénalien et la souffrance morale.

 

Noradrénaline, Adrénaline et Sérotonine sont directement impliquées dans les addictions.

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